L'HISTORIQUE DE LA COURTINE

Bulletin Municipal du 01/10/1992

C'est donc le 31 Décembre 1765 que mourut Monsieur l'Abbé MICHON. Il fut remplacé par Monsieur l'Abbé GRAFFOULIÈRE et celui-ci en 1778 par Monsieur l'Abbé ROCHEFORT.

Mais la révolution de 1789 approchait. Elle apporta de grands changements, mais aussi, hélas, des excès en tout genre.

En 1790, la France fut divisée en 83 départements, ainsi naquit « La Creuse » du nom de la rivière qui le traverse. En 1791 LA COURTINE faisait partie du district de Felletin. Les électeurs du Canton étaient François GIRON - Marien MAGNAT Charles VALETTE - Marien FEYSSAT - Pierre et Jean LAMY - Jean-Baptiste DUMAS.

C'est aussi à cette époque que fut mise en application la « Loi du Serment » pour le clergé, mais la majorité des prêtres refusèrent de prêter serment. On les appela les « réfractaires » et furent, en principe, révoqués et remplacés par des prêtres nommés « Jureurs ». Le 26 Mai 1792 parut un Décret ordonnant la déportation en Guyane des prêtres ré­fractaires.

Il est surprenant de voir l'astuce de nos ancêtres pour faire disparaître des toponymes, toutes traces de religion ou d'appartenance nobiliaire pendant cette époque troublée :

- Ainsi la paroisse de « Saint-Dionis » fut appelée « La Régénérée ». De même les villages des alentours furent obligés de changer de nom :

Villefer (rattaché en 1831 au Mas-d'Artiges) devint Librefer,

Saint-Martial-le-Vieux : le Mont-Vert,

Saint-Merd-la-Breuille : Mont-La-Garde,

Saint-Oradoux-de-Chirouze : Mont de Chirouze.

Le 14 Juillet 1793, les citoyens de LA COURTINE se réunissent en assemblée primaire sous la Présidence de Charles VALETTE, le plus âgé, et de Jean-Marien MAGNAT, le plus jeune, celui-ci est nommé secrétaire. Les 280 votants du Canton de LA COURTINE sont unanimes à accepter la Constitution de 1793, et ils demandent à Jean-Baptiste GARAUDE de les représenter aux Fêtes de PARIS.

Le 13 Germinal An III (2 Avril 1795) Marien LAVETIZON, citoyen de Saint-Oradoux-de-Chirouze, adressait une lettre au Comité de Législation de la Convention nationale. Il soumettait ses vues pour l'organisation d'un gouvernement Républicain. « II faudrait un décemvirat composé de dix algébristes les plus fameux ; cinq des plus fameux pour faire les lois et les autres cinq pour les faire exécuter.

Il faudrait un maximum et un minimum de fortune. Il faut établir des jeux décadaires, salarier pour cela des musiciens à instrument pour amuser le monde chaque décadi ; à dix heures du matin pendant une heure ; à trois heures pendant une autre heure ; dans les grands jours pendant une autre heure, immédiatement après le soleil couché ».

On se rend compte qu'un creusois avait déjà pensé que la musique pouvait adoucir les mœurs et que les Les concerts dans la rue, si prisés à l'heure actuelle, étaient déjà réclamés au XVIIème siècle.

Puis petit à petit la tourmente s'apaise. Les prêtres déportés et les immigrés rentrent en France. En 1801, les représentants du Pape Pie VII et ceux de Bonaparte signent le 15 Juillet un concordat qui reconnaît que la religion catholique est celle « de la majorité des français ».

Le Pape accorde au Premier Consul le droit de nommer les évêques, mais l'église s'interdit de revendiquer les biens ecclésiastiques qui avaient été aliénés. On trouve alors en 1804 Antoine BROQUIN comme curé de la paroisse de LA COURTINE.

Geneviève LEYSSENE

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