J.-B.
MICHON
Vicaire
de Flayat
Curé
de La Courtine
1700-1765
Par
l'abbé Joseph Villatel
Un prêtre
dont le nom et l'éloge sont encore répétés, dans sa paroisse ,cent
vingt-cinq ans après sa mort, n'avait sûrement pas un mérite ordinaire. Tel est Monsieur Michon, ancien curé
de la-Courtine.
Ce
serait, il me semble, manquer au devoir de la reconnaissance que de laisser le
temps effacer son souvenir, surtout a une époque où l'on oublie si vite ceux qui ont passé leur vie au
service de la religion, et où, par contre l'on élève avec profession,
des statuts à tant de personnages d'un ériti souvent contestable, quand toutefois
cette statuomanie ne devint pas une apothéose du vice ou du crime.
Je
consacre ces modestes lignes à la mémoire du vénéré Monsieur Michon à titre de
successeur à la cure de La Courtine,
et de compatriote (de Flayat}. En publiant cette notice, je me rends à la demande que m'en
fit gracieusement mon cousin et ami Monsieur M.
Villatel, curé de St Mord-la-Breuille, en présidant la cérémonie de mon installation à la cure de La Courtine,
17 Nov I889. L'un et l'autre nous conservons respectueusement
une tradition de famille qui nous rattache, par les liens de la parenté, à celle de Monsieur Michon. (1)
La
figure vénérable de Monsieur Michon nous apparaît avec tous ses grands traits, même cent vingt
ans après sa mort, grâce aux volumineux manuscrits qu'il
rédigeait, jour par jour, avec une persévérance et une exactitude qui les
rendent précieux à plusieurs points de
vue.
Autrefois l'esprit paroissial était plus développé et
plus vivant; la paroisse était une vaste
famille, et chacun s'intéressait
vivement à son église, à son clocher, à son cimetière , les communications
de toute sorte se faisaient au prône ou à la sortie
de la messe et les registres de catholicité étaient en même temps
lès registres de l'état civil. On les appelait les LIVRES
DES AMES, et ils sont pour la
paroisse ce qu'est le
livre de raison pour la famille; les
documents et les détails minutieux qu'ils renferment nous reportent agréablement
dans un passé que ton aime toujours à faire revivre.
Un des registres de Monsieur Michon
est fort connu dans la
Haute Creuse et a été souvent feuilleté; je veux parler des ANNALES DE LA COURTINE,
gros manuscrit in-folio, écrit en 1760, et qu'un paroissien a bien
voulu mettre provisoirement à ma
disposition: je suis heureux de l'en remercier en commençant cette notice.
(1). Un frère de l'abbé J-B, Michon. Blaise* Michon. marié A Jeanne Bayon
du Cher de Flayat le 25 avril 1720 ,eut pour fils Jean
Michon ,dont la fille Anne Michon épousa, le 3 novembre 1765 François Villatel
du Cher de Montgru. C'est ce dernier qui fait la souche commune des deux familles
Villatel du Cher et Villatel de Tatergue (Flayat). Jean Villatel
marié le 11 Brumaire, an 9 de la république, à Marie Bourgeade, dont le fils,
respectable vieillard de 84 ans est
père de Monsieur le curé de St Mord-La-Breuille, et François
Villatel, arrière grand père de Monsieur le curé actuel de la Courtine et de
Monsieur l'abbé Victor Villatel, son frère à Aubusson.
La famille Villatel du cher de Flayat, possède encore le titre par lequel, le
16 juin 1741, l'Evêque de Limoges, du Coëtlosquet,
octroya à Blaise Michon et à ses descendants le privilège d'être inhumés au pied de l'autel de St
Martin, privilège dont la famille a joui jusqu'à la révolution.