Retour

L'HISTORIQUE DE LA COURTINE

Bulletin Municipal du 01/07/1992

Dans les numéros précédents de notre Bulletin Municipal, nous avons pu lire les travaux effectués par Monsieur l'Abbé MICHON, aux différentes églises et chapelles de LA COURTINE. Mais son courage et son âme de bâtisseur ne se sont pas bornés à cela. Après la maison de Dieu, il fallait songer à la maison du Curé. Jusqu'alors, ceux-ci logeaient généralement dans leurs familles.

Le Presbytère fût construit au cours de l'année 1745. Il était composé de 3 pièces et était habité par neuf personnes. En plus de l'Abbé MICHON, il y avait un ancien curé de BAYSSAC (BEISSAT maintenant), le jeune Vicaire de la paroisse, 2 neveux et une nièce de M. MICHON, Catherine, dont le mari faisant partie du Régiment du Duc De CHOISEUL fût tué à la guerre en 1758, un domestique âgé et un Agent de Monsieur COTENGE, Seigneur de LA FOSSE.

Eu plus, à certaines heures, la maison curiale de LA COURTINE devenait un vrai collège. En 1753, nous trouvons 23 écoliers divisés en 3 classes : lèrc classe : Rhétorique : ils sont au nombre de 8 - 2èmc classe = 10 et 3ènie classe = 5. La plupart sont étrangers à la paroisse ; certains même venant de FELLETIN, MEYMAC ou PEYRELEVADE. Ils se regroupaient pour recevoir l'instruction dispensée par les 3 prêtres qui résidaient là.

En 1749, l'Abbé MICHON achète et fait placer dans le clocher, l'horloge qui a coûté 152 livres. Puis il fait aménager autour de l'église, le cimetière, car depuis 1742 tous les morts de ces 7 années, ont été enterrés à l'intérieur de l'édifice.

En 1756, il fait poser la nouvelle cloche de Nôtre-Dame de LA COURTINE. Elle est d'un poids de 10 quintaux, y compris le métal des 2 anciennes cloches qui ont été fondues et mises dans la-présente « celles-ci faisaient la sonnerie entière de LA COURTINE, les 2 d'un son fort ingrat et peu harmonieux ». Le 23 Novembre 1756, elle fût bénie solennellement sous le nom de Marie ; le parrain étant Messire Jean-Louis de MONAMY, Seigneur de LA COURTINE, et la marraine Dame Jeanne du Puy de MIRAMBEL, son épouse. En 1757, la seconde cloche, dédiée à saint Jean-Baptiste, d'un poids de 310 livres, est mise en place et bénie le 26 Août. Le parrain est Yves GIRON et la marraine Marguerite RUSSIERE, son épouse.

La 3ème cloche pesant 270 livres fût mise au clocher le 15 Juillet 1761 ; le parrain Pierre DUPER Y et la marraine Gabrielle VESSIERE, veuve FRONTY. Il semble que le sieur Jean GAUMET de FENIERS, qui s'était offert pour parrain, la cloche faite, s'est rétracté et on a laissé son nom comme il parait sur la cloche.

Il est intéressant de reprendre pour 1759 et 1760, les différents villages autour de LA COURTINE et surtout de savoir le nombre de maisons et personnes vivant dans ces villages (l'orthographe des lieux a été respectée). 

Lieux

Nombre de maisons

Nombre de personnes

La Courtine

28

197

Gratadour

8

59

Rajasses

3

24

Chaténier

1

9

Saint-Dionis

7

50

Laval

5

26

Le Breuil

5

41

Lombarteix

11

92 (4 absents)

Le Truguet

1

8

La Fage du Maussat

3

21

Gros Charpau

4

35

Bayceresses

4

26

Hume Petit

4

40

 

 

Son amour des arbres et de la nature, bien connu à l'époque, le porte à planter de nombreux arbres sur les places publiques et autour des croix qu'il fait ériger en divers endroits de la paroisse.

Tous ces travaux et ces épreuves, avaient beaucoup usé Monsieur l'Abbé MICHON. Il sentait sa fin prochaine ; de plus en Octobre 1765 il avait eu la grande douleur de perdre son petit neveu Yves qui avait été élevé au Presbytère. C'est le 31 Décembre 1765 à 7 heures du soir, âgé seulement de 65 ans, qu'il rendit l'âme. « II fût inhumé le 2 Janvier 1766, dans l'église de LA COURTINE, par lui bâtie, dans le tombeau destiné pour lui et ses successeurs, situé dans la Nef à rentrée du Choeur de la-dite église ». Ses restes, maintenant placés dans une caisse en chêne, sont déposés au milieu de l'allée centrale de l'église actuelle, sous une dalle gravée d'une croix.

Avant de clore l'historique de cette période de LA COURTINE, je voudrais rendre un vibrant hommage à la mémoire de Madame Odette DUCOUT à qui fût confié les deux gros manuscrits laissés par Monsieur l'Abbé MICHON, et qui sut en extraire les passages les plus marquants pour notre région. Elle eut l'affectueuse gentillesse de me donner un double de ses notes importantes, où j'ai puisé une partie des renseignements donnés à ce jour, concernant notre petite cité.

Qu'elle en soit encore remerciée.

 

Geneviève LEYSSENE

Fin